CHAPITRE V
Le bateau se balançait doucement sur les vagues. Derrière lui, l'île s'enfonçait dans le brouillard à mesure que le navire avançait.
— Je suis désolée de ce que je t'ai dit, fit Aislinn. Ma mère avait fait en sorte que je réagisse ainsi. Mais je ne m'en étais pas aperçue. Elle m'avait raconté tant de choses sur toi, et j'en étais presque arrivée à la croire. J'ai... honte de ma conduite, qui n'était pas digne d'une princesse. Oh, Donal, je suis tellement désolée ! J'ai failli tomber dans son piège, alors que je te connais depuis si longtemps ! Mais quand j'ai entendu qu'elle avait l'intention de m'utiliser contre le Mujhar, je n'ai pas pu le supporter. J'ai pensé à mon père et j'ai su ce qu'elle complotait.
— Veux-tu dire que tu ne savais pas, avant aujourd'hui, quel était son but ? demanda-t-il doucement, sachant que la question serait pénible pour la jeune fille, mais qu'il devait la poser.
Le vent jouait avec la chevelure d'Aislinn, bien qu'elle l'eût tressée pour le voyage. Des mèches folles lui tombaient sur le visage.
Elle les repoussa d'un geste impatient.
— Je... suppose que je m'en doutais. A moins que je pense cela maintenant, pour me laisser un peu de fierté... Vers les derniers jours, j'avais compris ce qu'elle recherchait. Je ne voulais pas en être partie prenante. Mais j'avais peur... Peur qu'elle m'empêche de partir si je lui disais que je voulais rentrer chez mon père. J'ai attendu. Quand j'ai su que tu venais, je voulais te demander de me ramener chez moi. Mais quand j'ai entendu ce que tu lui as dit, je me suis souvenue de tout ce qu'elle m'avait raconté, et j'ai eu peur de nouveau.
Elle était si jeune. Il n'était pas étonné qu'Electra ait décidé de l'utiliser. Ni qu'elle ait été si facile à duper. Il pouvait imaginer ce que ressentait la princesse héritière, sachant que sa mère était exilée sur l'Ile de Cristal.
— Aislinn, dit-il en la prenant par les épaules. Je suis désolé de la scène avec ta jehana, mais ce qui est fait est fait. Tu dois penser à ce qui va arriver ensuite...
Donal se sentit un peu idiot. Il était le fiancé de la jeune fille, pas son père.
Il sourit tristement.
— Ecoute-nous parler, Aislinn. On dirait que nous nous connaissons à peine.
Elle se rapprocha de lui.
— Ce n'est peut-être pas si faux. Seras-tu patient avec moi, Donal ? Je suis parfois une jeune fille bien sotte.
— Et moi, un sot de jeune homme ! Nous apprendrons à grandir ensemble.
— Tu es déjà adulte ! A côté de toi, je me sens comme une petite fille.
— Ce n'est pas le cas, crois-moi. Tu devrais te regarder dans un miroir d'argent poli.
Aislinn haussa les sourcils.
— Je l'ai fait.
— Et tu es fière de ce que tu vois, n'est-ce pas ? ( Il rit quand elle fit mine de protester. ) Je ne suis pas un courtisan, Aislinn, mais je peux te dire que tu es devenue une femme, et une belle femme !
Elle lui effleura le bras.
— Merci, Donal. Je craignais de ne pas te plaire. Et j'ai vraiment envie de te plaire !
Il entendit de la sincérité dans sa voix, bien loin des jeux de la séduction. Il se dégagea aussi discrètement que possible et s'éloigna un peu. Il ne pouvait pas se permettre d'être trop lié à elle.
Sur le pont, Lorn marchait de long en large, l'air nerveux.
Lir ? demanda Donal.
Il y a... quelque chose. Je ne saurais dire quoi.
Taj ?
La voix mentale de l'épervier s'éleva.
Je ne possède pas la réponse, non plus.
— Pardonne-moi, Aislinn, ce que je vais te demander n'est pas facile, mais... Comment as-tu pu ne pas t'apercevoir de ce qu'était Electra, alors que tout le monde est au courant depuis des années ?
— Oui, j'ai entendu les récits. Je sais comment elle a essayé d'assassiner son époux... Mais elle est ma mère, et j'avais envie de la connaître.
— Parce qu'on parlait d'elle dans les ballades ?
— Aussi, oui. Elle était Electra de Solinde, la fille de Bellam, ensorcelée par Tynstar en personne ! Je me demandais si j'avais en moi quelque chose d'une sorcière solindienne... Je ne pouvais pas m'empêcher de me poser la question !
— Aislinn, je ne te blâme pas. C'est une sorcière, avec des pouvoirs que nous ne comprenons pas entièrement.
— Et tu es cheysuli. Ta magie est-elle capable de vaincre la sienne ?
— Elle ne peut pas l'utiliser contre moi, à cause de mon sang cheysuli. Mais toi, tu es homanane...
— ... et solindienne, dit-elle d'une voix claire. Ne crains-tu pas que je sois aussi l'ennemi ? Si ce qu'elle a dit est vrai, je ne suis qu'un outil qu'elle utilisera contre mon père... Ou contre toi.
— Il n'y a rien de vrai dans les paroles d'Electra, affirma Donal. Nous devons nous marier, toi et moi, pour le bien du royaume de ton jehan. Mais si tu as un peu de Karyon en toi, je n'ai rien à craindre de l'influence d'Electra.
— Pourtant, tu as dit... ( Sa voix trembla légèrement. ) Tu as dit que tu ne me désirais pas.
Il n'avait pas un cœur de pierre et fut ému par sa douleur. Mais il ne pouvait pas lui mentir, même pour épargner sa fierté.
— Je te dois la vérité, dit-il. Non, je ne te désire pas. Je pense à toi comme à ma rujholla, pas ma cheysula.
— Je ne suis pas ta sœur, dit-elle. Et je ne pense pas à toi comme à un frère.
Il savait depuis toujours que c'était vrai. Avant d'être assez vieille pour savoir ce que signifiait le mot « fiançailles », elle avait décidé de l'épouser.
— Nous avons été enfants ensemble, trop brièvement. Tu as grandi trop vite. Tu avais tes lirs, tu étais déjà un guerrier... Tu nous a laissées derrière toi, moi, ta sœur, Meghan... Maintenant, j'essaie de rattraper le temps perdu.
Il comprit ce qu'elle voulait : la confirmation qu'il pourrait y avoir de l'amour entre eux. Mais il savait qu'il ne pouvait pas la lui offrir.
Un jour, je serai forcé de lui faire du mal.
— Je suis désolé, Aislinn. Je ne veux pas te donner de faux espoirs.
Elle se retourna et lui fit face.
— Veux-tu dire que tu ne ressens rien du tout pour moi ?
Donal aurait voulu battre en retraite, mais il ne le fit pas. Il appréciait beaucoup Aislinn ; c'était une fille charmante dont la compagnie lui avait toujours plu. Mais ce n'était pas l'attirance d'un homme pour une femme. Il réservait ce sentiment à une autre.
— Ce que tu sais des rapports amoureux a été perverti par ta jehana. Tu ferais bien de parler à la mienne, pour connaître la vérité.
Aislinn serra les dents.
— Alix est ta mère, dit-elle. Elle pensera d'abord à toi, et pas à moi.
— Elle n'est pas aveugle à mes défauts, dit Donal. Elle me connaît bien.
— Mais les admettrait-elle devant moi ?
— Tu penses que j'en ai tant que ça ?
— Parfois, oui, dit-elle en repoussant une nouvelle mèche. On dit que tu ressembles beaucoup à Finn. Et les histoires qu'on raconte sur son compte...
— La plupart de ces récits sont faux. Tu crois que Karyon aurait gardé près de lui un homme lige qui aurait fait tout ce que les ragots attribuent à mon su’fali ? Et Karyon dit que je ressemble surtout à mon père...
Le ton de sa voix changea à ces mots, révélant davantage de ses sentiments qu'il ne le croyait.
— Tu parles rarement de ton père...
— Oui. Pendant longtemps, je ne pouvais pas. Maintenant, cela m'est possible, mais je préfère garder son souvenir pour moi.
— Parce que ainsi, il t'appartient ; tu n'as pas besoin de le partager.
Aislinn était tout près de lui. Il fut déconcerté par sa compréhension. Il aurait préféré avoir une autre femme à ses côtés, blonde et non rousse. Mais elle n'était pas là.
— Je n'ai jamais connu Duncan, dit Aislinn. J'étais trop jeune quand il est mort. Car il est bien mort, n'est-ce pas ?
— Oui. Comme tout Cheysuli ayant perdu son lir.
Il ne put empêcher son ton de se durcir. Il lui était difficile de parler du sort de son père alors qu'il regrettait tant de l'avoir perdu. Il se rappelait trop bien le jour où Karyon lui avait annoncé la nouvelle, lui disant que Tynstar avait tué son lir. Un lir mort signifiait un Cheysuli mort. C'était aussi simple que cela.
Pourtant, s'il savait, même à huit ans, ce que voulait dire la mort d'un lir, il ignorait comment la fin survenait.
Personne ne le savait.
— Comment était-il ? demanda Aislinn.
— Il était le chef de clan des Cheysulis. Un guerrier. Il servait la prophétie.
— Cela me dit ce qu'il était, pas qui.
— Il était plus que cela. Mon jehan était le chef de son clan à mon âge, parce qu'il était le plus sage des jeunes guerriers ayant survécu au qu’mahlin de Shaine. Il a amené Karyon à reconnaître ce qu'il devait faire. Il a fait ce qu'il savait être son devoir, sachant que Tynstar le vaincrait. Et qu'il mourrait.
— Il le savait ! Comment un homme peut-il voir sa propre mort et marcher vers elle de son plein gré ?
Donal fit le signe cheysuli du tahlmorra.
— Mon jehan avait une vision plus claire que la plupart d'entre nous. Il ne s'est pas détourné de son destin. Il a fait ce qu'il devait.
— Tynstar l'a tué. Il existe tant de légendes sur ce sorcier !
— Tynstar a tué son lir. C'est la même chose.
— Qu'a-t-il fait alors ? Il est... parti, c'est tout, comme fait un Cheysuli sans lir ?
Il fut étonné qu'elle en sache autant. Les Cheysulis n'avaient pas l'habitude de parler de ces choses.
— Le rituel de mort, oui, selon la coutume. Mais c'est différent pour chaque guerrier.
— Je ne pourrais jamais faire une telle chose.
— Cela ne sera jamais exigé de toi.
Elle lui toucha le bras, comme pour le réconforter.
— Ainsi, à la mort de ton père, tu es venu vivre à Homana-Mujhar.
— Non. J'y ai demeuré, à la demande de Karyon, mais je n'y ai pas vécu. La Citadelle est mon foyer.
— Et quand nous serons mariés ? Penses-tu que je pourrai vivre en ce lieu ?
— Non. Tu habiteras Homana-Mujhar, comme à l'accoutumée. Mais tu dois savoir qu'à certains moments, peut-être souvent, je retournerai à la Citadelle. J'y ai... de la famille.
Aislinn fit un signe de tête.
— Je comprends. Mon père m'a dit que je ne devais pas m'attendre à ce que tu oublies quel sang coule dans tes veines. Je ne comprends pas ce que c'est d'être cheysuli, mais il m'a rappelé que je devais être prête à te laisser autant de liberté que nécessaire.
Il remercia intérieurement Karyon de l'avoir préparée à ses absences.
Mais elle devra savoir un jour ou l'autre. Je ne peux pas la laisser pour toujours dans l'ignorance.
Il regarda vers la rive.
— Aislinn, nous sommes presque arrivés. Tu es revenue chez toi, à Homana.
— L'île ne fait donc pas partie d'Homana ?
— L'Ile de Cristal est... différente. C'était un fief cheysuli bien avant qu'Homana soit colonisée par les Premiers Nés.
— Ton histoire diffère de la mienne, dit-elle avec un petit geste de la main.
— Oui, admit-il ironiquement.
Encore plus que tu l'imagines, pensa-t-il.
— Qu'allons-nous faire maintenant ?
— Débarquer tes affaires et trouver une auberge qui soit à la hauteur de ton statut royal. Demain nous partirons pour Homana-Mujhar.
Il avait d'abord pensé passer la nuit dans l'Ile de Cristal ; après son affrontement avec Electra, il avait préféré emmener au plus vite Aislinn sur le continent. Ils étaient donc partis avec Sef et ses lirs, car la jeune femme n'avait pas voulu emmener avec elle une des servantes solindiennes de sa mère. Maintenant, ils devaient rentrer à la capitale sans escorte convenable.
J'espère que la présence de Sef donnera un air de respectabilité à notre voyage...
Donal supervisa le déchargement des malles, Sef à ses côtés. Le garçon était encore pâle, ses yeux étranges perdus dans le lointain, comme si l'île l'avait affecté et qu'il fût toujours prisonnier de ses enchantements.
La scène avec Electra avait laissé une mauvaise impression à Donal, d'autant qu'elle était presque arrivée à ses fins.
Grâce aux dieux, Aislinn est toujours maîtresse de son esprit. Cela l'a sauvée des machinations de sa mère.
Donal se tourna vers un des hommes qui attendaient sur le port. Il lui montra sa chevalière ornée d'un rubis.
— Trouvez-moi des hommes et des chevaux pour emmener ces bagages à Homana-Mujhar, à Mujhara. Faites attention de ne rien perdre, car la fille du Mujhar tient à ses affaires. Et lui souhaite contenter sa fille.
Nerveux, l'homme hocha la tête en prenant la bourse que lui tendait Donal. Il le dévisagea. Les yeux jaunes et la boucle d'oreille trahissaient sa nature.
L'homme fit une courbette et partit s'occuper de ce qui lui avait été commandé.
— Ils te servent par peur, pas par loyauté, dit Aislinn comme si elle avait fait une découverte. Même sachant que tu es le prince d'Homana, ils obéissent parce qu'ils te craignent.
— C'est vrai pour certains, reconnut-il, préférant ne pas mentir. La plupart des Cheysulis sont confrontés à ce phénomène. Pour ma part, peu m'importe.
— J'ai vu à quel point cela te contrariait. Je sais que tu aurais préféré qu'il en aille autrement.
— C'est vrai. L'homme qui désire voir de la crainte sur le visage de ses serviteurs n'est pas normal.
— Et quel homme normal peut prendre une forme animale ?
Il fut soulagé de voir l'humour pétiller dans son regard. Il ouvrit la bouche pour lui répondre sur le ton de la plaisanterie, mais il se ravisa. La question était plus sérieuse qu'il ne semblait. Il ne s'était pas beaucoup soucié d'Aislinn quand ils étaient enfants, et il comprit qu'il avait eu tort. Il lui faudrait l'éduquer, passer du temps avec elle, surtout si elle devait comprendre les coutumes parfois étranges des Cheysulis, qui entraient souvent en conflit avec les moeurs homananes qu'elle connaissait si bien.
— Nous ne pouvons pas rester là. Sef, tu connais Hondarth mieux que moi. Indique-moi une auberge convenable pour la princesse d'Homana, puis va chercher mon cheval pendant que j'y conduis la princesse.
— Le Lièvre blanc, dit le gamin après un instant de réflexion. Par là, en tournant au coin. ( Il montra le chemin. ) Ce n'est pas loin. En allant prendre votre cheval, dois-je chercher à en acheter un pour la princesse ?
— Oui. Et un pour toi ! Ou as-tu l'intention de marcher ?
Il rit quand le garçon rougit.
Puis Sef fit une révérence et partit rapidement.
Aislinn fronça les sourcils.
— Autrefois, tu n'avais pas l'habitude d'avoir un serviteur. Surtout un garçon de son genre.
— J'ai pris Sef avec moi parce qu'il est plein de bonne volonté, et qu'il lui fallait un foyer. N'est-ce pas aussi le devoir d'un prince que de secourir ceux qui en ont besoin ?
Le visage d'Aislinn se colora.
— Bien sûr. Je m'en souviendrai.
Elle s'enveloppa plus étroitement dans son manteau et partit vers les quais.
Donal sourit et la suivit.
L'odeur du poisson était envahissante. Aislinn posa une main sur sa bouche et demanda :
— Est-ce encore loin ?
— Sef a dit que c'était juste au coin.
— Ne sommes-nous pas déjà passés par là ?
— Il parlait peut-être d'un autre coin. Viens, nous devrions approcher.
Le soleil couchant empourprait les bâtisses blanchies à la chaux. Les ruelles tortueuses étaient envahies peu à peu par les ombres. Les pavés, irréguliers et cassés, se révélaient traîtres. Donal prit le bras d'Aislinn et l'aida à avancer.
— Il voulait peut-être dire ce coin-là, fit-elle comme ils s'engageaient dans un autre passage.
Lir ! dit soudain Taj, volant en cercle au-dessus d'eux.
Cinq hommes armés jusqu'aux dents sortirent de l'ombre. Trois devant eux, deux derrière, leur coupant la retraite.
Un des bandits eut un sourire hideux, révélant des dents noircies par la gomme qu'il mâchait en parlant.
— Métamorphe, dit-il. Nous t'avons observé, toi et ta jolie petite. Pourquoi es-tu sorti de ta forêt ? Pourquoi viens-tu salir nos rues ?
Donal jeta un coup d'œil derrière lui, évaluant ses chances. Avec Taj et Lorn, il ne risquait rien, mais il fallait penser à Aislinn.
— Donal ! cria Aislinn. Dis-lui qui nous sommes !
— Non.
Il savait qu'elle ne comprendrait pas. Mais des hommes comme ceux-ci pouvaient décider d'enlever la fille du Mujhar et de monnayer sa libération.
— Qui es-tu donc, métamorphe ? demanda Dents-Noires en ricanant. Que veut-elle te faire dire ?
— Eloigne-toi, Aislinn, souffla Donal. C'est après moi qu'ils en ont, pas après toi.
— Tu crois ça ? demanda l'homme. Elle fraternise avec l'ennemi !
— Donal, arrête-les !
Un des hommes ramassa une pierre. Donal l'évita, mais la deuxième le toucha à la joue. Alors tous se mirent à lancer des pierres.
Il entendit Aislinn crier, et sentit leur haine tandis qu'ils hurlaient :
— Métamorphe ! Démon !
Taj, demanda-t-il, où es-tu ?
Prêt à tuer leur chef.
Lorn ?
Tu n’entends pas ce mécréant hurler ?
Il l'entendait. L'homme recula en se tenant la jambe gauche. Lorn le lâcha et lui attrapa le poignet.
Dents-Noires tomba lourdement. Taj était perché sur ses épaules, les serres plantées dans sa chair.
Donal n'avait plus que trois adversaires. Il sortit son poignard.
Les trois Homanans portaient aussi des couteaux.
Le Cheysuli sentit sa colère monter. C'était la première fois qu'il affrontait des hommes tentant de le tuer. Il éprouvait de la peur, mais il pouvait la maîtriser. La colère était plus perturbatrice : savoir que ces hommes voyaient seulement sa race et voulaient le mettre à mort à cause de cela le faisait bouillir de frustration.
Quand un homme doit mourir, il faut que ce soit pour une noble cause, pas en raison de cet absurde racisme...
Avec un sursaut de rage, il fît appel à la magie.